Au four banal

Dans le Val d'Anniviers ...

... chaque village possédait un four banal où tout le monde allait faire son pain. Le four était un bâtiment à part, situé au centre du village avec à proximité une salle de pétrissage appelée «chambre à pain». Les habitants se rendaient à tour de rôle pour préparer la pâte. Une grande partie de la vie communautaire du village se déroulait dans la chambre à pain durant 3 périodes principales qui durait de 2 à 3 semaines de l'année soit juin, septembre et décembre.


Journée du Pain

préparation

A Chandolin, la préparation se faisait directement dans la pièce du four:

  • La pâte était pétrie dans une maie, bassin creusé dans un immense tronc de plusieurs mètres de long et de 60 cm de largeur ainsi qu'une profondeur de 50 à 60 cm.
  • Une table très solide au centre de la pièce évidée de quelques centimètres permettait de travailler la pâte et de façonner les pains. Des rayons sur les parois étaient prévus pour poser les pains.
  • Un poêle à bois appelé «romaine» était allumé afin de chauffer la pièce même en été car la chaleur était indispensable à la fermentation du pain.
  • L'eau y était ainsi chauffée pour la cuisson des pommes de terre qui étaient additionnées à la pâte.
  • Le four était chauffé avec des bûches de sapin sec allongées et entrecroisées. Le four devait être chauffé 4 à 6 heures avant la première série de pain.
  • La seconde fournée pouvait commencer 8 heures plus tard, il suffisait de chauffer le four une demi-heure. Pour contrôler si la chaleur du four était suffisante, on regardait si les pierres de la voûte étaient blanches.
  • Les braises étaient sorties avec le râble, les cendres étaient enlevées et le four proprement nettoyé afin de ne pas avoir de pains couverts de reste de charbon de bois.
  • En effet, le pain typiquement valaisan était fait de farine de seigle pur alors que le mélange propre à St-Luc et Chandolin contenait 1/3 de farine de seigle, 1/3 de maïs, et 1/3 de pomme de terre.
  • Sa forme était ronde et plate d'un diamètre de 30 cm et d'une épaisseur de 3 à 4 cm. Les pains étaient marqués du tampon propre au village ou à une famille. Deux raies étaient effectuées à la surface de chaque pain.

Journée du pain (1 février 2014)